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DE LA VILLE DE PARIS.
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pour recongnoissance fédération, nous, pai vous venons au devant la Ville en general et que vous y serez les tr ne trouverez aux hab et office de vrays, bo:
de ceste amytié, aliénée et ■ le commandement du Roy, offrir et presenter les biens de m particulier, vous asseurans ès bien venuz et recueilliz, et tans d'icelle faulte de devoir is et loyaulx amys, alliez et
au costé dextre, tellement qu'il y eust grande con-temption entre eulx. Toutesfoys pour eviter scan­dalle, le premier desdictz ambaxadeurs fut conduict par le sr de Mesnage, ambassadeur du Roy, et par led. Mandosse, le second par led. Prevost et ung gentilhomme de la Maison du Roy; le tiers par l'anlien Eschevyn, et ainsi les autres par les Esche-vyns et Conseillers de ville(2).
Et ainsi marchèrent jusques en lad. Ville. Ce pendant l'artillerye sonnoit de telle impétuosité que, pour le bruit qu'elle faisoit, on n'eust sceu oyr parler l'ung l'autre, et pour la grande fumée qu'elle rendoit, on feust quelque espace de temps sans veoir goutte.
Feurent conduitz en ceste sorte jusques en l'Os-lel de Tiron, rue Sainct Anthoine, et autres logis prochains, où leur fut faict de beaulx presens d'ypocras, vins exquis? et autres singularitez(3>.
confederez W n.
Après lad. harangue înye, lesd, ambasadeurs firent plusieurs remercymens et commencerent à marcher pour entrer en cestediote ville; et les voulloit mener mond. sr le Prevost des Marchans au costé dextre, ce que led. sr de Mandosse ne voulut souffrir, ains se mist aud. costé dextre, disant qu'il estoit envoyé par le Roy pour les conduire; et led. Prevost, d'autre part, disoit qu'il estoit Lieutenant du Roy en la ville de Paris, et que c'estoit a luy à marcher
CC [CXLIX]. -— Banquet faict aux Suisses.
i" octobre i54g. (Fol. 169 V0.)
Le [ier jour d'Octobr..'4'] ensuyvant, mesdictz s™ de la. Ville leur feirefnt] preparer ung beau banquet solempnel, en la grande salle del'Ostel de lad. Ville, auquel y avoit de toutes les sortes de viandes qu'on sauroit demander exquis ss, lad. salle bien tappissée et garnye d'ung riche buffet de vaissaille d'argent vermeille dorée. Y avoit tabourins et autres instru­mens de musique. Auquel banquet assistèrent lesd.
ambassadeurs avec plusieurs Suisses, pensionnaires du Roy, escoliers et autres, pour leur tenir compai­gnée, et mess™ de lad. Ville, entremeslez l'ung devant l'autre, c'est assavoir lesdictz Suisses et am­bassadeurs, assiz tous d'ung costé, et mess" de la Ville de l'autre, où devisèrent de leur pays. Et s'esmerveilloient de l'honneur et de la bonne chere qu'on leur faisoit. A leur entrée en l'Ostel de lad.
(1) A Ia suite on lit : <xFaul'. en cest endroit tourner tefeullet-\- B. n En effet la fin du paragraphe relatif à la réception des ambas­sadeurs suisses se trouve renvc yée au folio 169 verso, sous cette marque -f- R. La seconde partie du recto est occupée par la harangue faite au roi après la prise d'A nbleteuse (ci-dessous n° CCI). Nous rétablissons l'ordre chronologique.
(s) ll faut noter que ce passage, depuis -le premier desdictz ambaxadeurs n, a été ajouté en marge par une main différente. La pre­mière rédaction portait simplement : «pour eviter scandalle, led. Mandosse demeura au costé dextre.» Ces derniers mots ont été raturés.
(3) Les ambassadeurs des Lipies avec' leur introducteur, le Maitre des Requêtes Mesnage, et son truchement, occupèrent dix-neuf chambres et une salle dans diverses hôtelleries de Paris. Au Faucon, rue Saint-Antoine, étaient logés les députés de Lucerne et de Renie. Ceux de Zurich et des ('.eux Unterwalden résidaient à l'Ecu de France; ceux de Zoug et de Glaris, à la Souche; ceux de Bâle et de Schaflouse, à la Crosse; ieux de Soleure et de Valais, à l'Ours; tous ces hôtels situés rue Saint-Antoine. Les envoyés des trois Ligues grises el ceux du canton de Fribourg étaient au Moulon, cimetière Saint-Jean; ceux de Saint-Gall et d'Appenzell, aux Trois Cornets. Enfin le Maître des Répètes Mesnage et son truchement logèrent à l'hôtel de Tiron. Les chambres avaient été tendues de 'tapisseries louées pour la circorstance par la Ville de Paris, qui prit à sa charge tous les frais de l'ambassade pendant son séjour dans la capitale. Les présents n enlionnés sommairement dans notre registre sont énumérés avec la plus rigoureuse précision dans le Registre des Comptes. A leur arrivée, les ambassadeurs reçurent vingt-quatre quartes d'hypocras blanc et clair et quarante-huit boîtes d'épices do chambre, de c eux livres chacune, «garnies de coneil at, orengeat, girojjlat, pignollat et armoiries en sucre rosal-n, quarante-huit torches de cire j lune, do deux livres chacune, et quarante-huit flambeaux d'une livre pièce. Le i°r octobre au matin, on leur présenta encore vingt-c uatre quartes d'hypocras blanc pour leur déjeuner, ie 2 octobre, douze quartes d'hypocras, et le'len-demain la mème quantité. Ces epices et celles du banquet et des autres repas qui leur furent offerts constituèrent une dépense de plus de quatre cents livres que la ville paya à Pierre Séguier, apothicaire et épicier de Paris. {Archive» nat., KK 286, fol. 2o5 et 211.)
-4' La date était resiée en blanc Le Registre des Comptes de la ville nous permet de la rétablir, ll est question dans ce recueil de plusieurs banquets offerts aux ambassadeurs; mais le plus solennel eut lieu le 1" octobre dans la grande salle de l'Hôtel de Ville. Cotte réception et les quatre joirnées de séjour des envoyés des Ligues suis'es à Paris coûtèrent à la Ville la somme de 1,556 livres
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